Le Giec blanchi les climato-sceptiques défaits (après avoir plombé Copenhague)

Publié le par evergreenstate

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Le Giec blanchi les climato-sceptiques défaits

Une enquête indépendante conclut à l’honnêteté des chercheurs accusés d’avoir manipulé des données sur le climat.

Photo : DR

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C’est un coup dur pour les climato-sceptiques. Huit mois après le déclenchement du "climategate", une enquête vient de conclure que l’honnêteté et la rigueur des chercheurs du CRU (Climate Research Unit), centre britannique spécialisé sur le réchauffement de la planète, ne peuvent être mises en doute. Le scandale annoncé risque de retomber.

L’affaire remonte à novembre 2009. Juste avant l’ouverture du sommet de Copenhague sur le climat, un millier de mails piratés sur les serveurs du CRU commencent à circuler sur Internet. Des échanges informels entre chercheurs qui ne prêteraient pas à conséquence si l’un d’eux, rédigé par Phil Jones, directeur du centre de recherches, n’évoquait une "astuce" pour "dissimuler une baisse" des températures. Les climato-sceptiques, tel l’ancien ministre socialiste Claude Allègre, s’engouffrent dans la brèche, allant jusqu’à affirmer que les experts manipulent les chiffres et tentent d’éliminer toute dissidence sur le sujet.

Derrière le CRU, c’est le Giec qui est visé. Car les données du centre britannique sont utilisées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. L’échec du sommet de Copenhague contribue à alimenter une polémique "assez forte pour décrédibiliser la démarche du Giec", reconnaît le climatologue français Hervé Le Treut.

Les résultats de l’enquête
devraient contribuer à "faire taire les théories de la conspiration, les mensonges et malentendus", espère Edward Acton, vice-président du CRU. D’autant que trois autres, menées par des universités et commissions parlementaires, ont déjà lavé Phil Jones de tout soupçon. Le Giec en sort renforcé, d’autant que l’Agence néerlandaise d’évaluation de l’environnement, deux jours plus tôt, a affirmé que le quatrième rapport du groupement – celui qui lui a valu le prix Nobel en 2007 – ne contient pas d’autres "erreurs significatives" que les deux – certes graves – déjà relevées : sur la date de la fonte totale des glaciers himalayens (estimée à 2035, ce qui est "peu fondé", a admis depuis le patron du Giec, Rajendra Pachauri) et sur la proportion de terres néerlandaises en dessous du niveau de la mer (chiffrée par le Giec à 55 % au lieu de 29 %).


"Tout cela montre que la malhonnêteté et l’imposture intellectuelle ne sont pas de notre côté", commente le climatologue français Jean Jouzel, membre du bureau scientifique du Giec, qui juge saine "une certaine dose de scepticisme" mais regrette que le débat porté par les climato-sceptiques soit basé sur "autant d’erreurs et de mensonges".

Ces deux études ne sont pas à sens unique. Ainsi, le rapport néerlandais critique la tendance du Giec à mettre l’accent sur les seuls risques. Et l’enquête sur le CRU pointe le "manque de coopération" des chercheurs face aux demandes d’information. "Il faut que les services météo mettent leurs données à disposition de tous", estime Jean Jouzel. Le Giec a désormais les coudées franches pour améliorer son fonctionnement avant son cinquième rapport, prévu en 2013-2014. "Pour regagner la confiance, il faut que le travail scientifique puisse être évalué", estime Hervé Le Treut. Et le climatologue français de souhaiter, à l’avenir, "que l’on sépare mieux les choses entre l’expertise scientifique et le débat social".

Une dernière enquête
, policière celle-là, est en cours. Elle devrait permettre d’identifier les auteurs d’un piratage trop opportuniste pour être honnête.

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